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ToggleAccompagner le processus de perte et d’acceptation
Accompagner le deuil grâce à l’hypnose
On peut définir le deuil comme un processus naturel, même si parfois terriblement douloureux, qui se produit quand nous perdons un être cher, un proche, une personne pour laquelle on avait un lien affectif ou significatif ou encore une période de notre vie, un lieu. Lorsque nous traversons un deuil nous vivons une expérience émotionnelle forte et nous avons parfois besoin d’aide pour la surmonter. Les émotions vives que nous subissons pendant une période de deuil vont de la tristesse à la colère mais nous pouvons aussi être traversés par de la culpabilité et de la douleur. L’hypnose peut être une thérapie efficace pour accompagner les personnes qui souffrent vers l’acceptation.
Quand on apprend la mort d’un être cher on est souvent bouleversé voire submergé par des émotions que l’on n’arrive pas à gérer. En hypnose, on peut, grâce à un état de conscience modifié, permettre à la personne qui souffre de créer une sorte d’espace intérieur dans lequel elle va pouvoir exprimer ses émotions en tout sécurité.L’état d’hypnose permettra également à la personne de pouvoir affronter le sentiment de perte et de manque par la reconnexion à des souvenirs plus positifs liés au défunt.
Le déroulement d’une séance d’hypnose
La séance débute le plus souvent par une série de questions posées par le thérapeute. Ces questions visent à mieux comprendre quel est le lien particulier entre le consultant et le défunt. Cette première approche permet dans un premier temps d’exprimer ses émotions, de raconter ce qu’il s’est passé lors du décès, d’exprimer des sentiments et des émotions liées à la perte. La personne, en confiant son ressenti au thérapeute, peut éprouver un premier soulagement par le fait d’extérioriser ce qu’elle gardait à l’intérieur sans avoir pu l’exprimer avec des mots. Ensuite, le thérapeute utilisera un protocole de deuil.
Ce dernier peut consister par exemple dans le fait de faire imaginer au consultant, pendant qu’il est dans cet état modifié de conscience, que la personne disparue se trouve en face d’elle et qu’un lien va de l’un à l’autre. Par le biais de différentes métaphores, petit à petit, la personne fait passer par ce lien ce qui lui est précieux, les bons souvenirs, les bonnes paroles, et elle peut aussi si c’est son choix rendre à la personne ce qui ne lui appartient plus (des regrets, des paroles blessantes, de la colère…) C’est l’occasion d’un échange, certes imaginaire, mais très réel pour celui ou celle qui le vit.
Les croyances limitantes et la durée d’un deuil
Travailler sur les Croyances et l’acceptation
Parfois, avant même de faire ce deuil symbolique en état d’hypnose, il est nécessaire de travailler sur les croyances du consultant. Il arrive que certaines personnes se sentent coupables d’être toujours en vie, on peut évoquer par exemple ce qu’on appelle la culpabilité du survivant, ou bien simplement éprouvent de la culpabilité de n’avoir pas dit ce qu’elles auraient aimé dire à l’être cher décédé.
L’hypnothérapeute aidera le consultant à reconnaître ces émotions en comprenant qu’elles font partie d’un processus naturel.
Le temps du deuil
Parmi les croyances limitantes sur le deuil on retrouve la croyance selon laquelle au-delà d’une période de six mois, la souffrance liée au deuil ne serait pas « normale ». Il n’en est rien, chaque personne étant unique il n’y a pas de temps « normal », chacun le vit et l’expérimente à sa propre manière.
L’hypnose, grâce à un cadre sécurisant dans lequel on peut exprimer ses émotions et évoquer ses souvenirs, pourra cependant aider une personne qui souffre de manière trop intense à accélérer le temps du deuil si c’est son souhait.
Quand la perte d’un être cher est un traumatisme
Les traumatismes antérieurs
Il peut arriver que le processus du deuil soit empêché ou particulièrement compliqué à cause de traumatismes non traités.La personne aura tendance alors à être dans une forme de déni ou de fuite car elle a du mal à se confronter à la douleur trop intense de la perte.
Dans ces cas, le thérapeute pourra proposer d’associer l’hypnose à une thérapie en EMDR ou en psychothérapie. Enfin, des maladies comme la dépression, le stress post-traumatique ou même certaines phobies auront besoin d’être traitées pour permettre le processus d’acceptation.
Le deuil comme traumatisme
Dans le cas d’un décès brutal, comme par exemple lors d’attentats, de crimes ou d’accidents, il est souvent encore plus difficile pour ceux qui restent de faire leur deuil. En effet, ils n’ont pas pu se préparer à la perte, ils ont vécu intensément l’annonce imprévue et imprévisible de la mort. Ils peuvent alors vivre ce décès comme un événement particulièrement traumatique, d’autant plus s’ils en ont été témoins.
Là encore, l’hypnothérapeute proposera probablement une alliance thérapeutique avec un professionnel proposant de l’EMDR ou un psychothérapeute voir, si c’est nécessaire, un traitement médical pour apaiser les angoisses et le stress post-traumatique
Conclusion
Pour conclure, l’hypnose, qu’elle soit associée ou non à d’autres thérapies, est un outil efficace et précieux pour accompagner les personnes confrontées au deuil. Grâce à l’expression de leurs ressentis, à l’accueil par le thérapeute de la complexité de leurs émotions, l’hypnose permet progressivement de passer par les traditionnelles étapes du deuil jusqu’à l’acceptation et au retour d’une forme de paix intérieure.